Biothérapies dans le psoriasis

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Biothérapies dans le psoriasis

Les biothérapies sont des protéines humanisées synthétisées par génie génétique, utilisées dans les maladies inflammatoires chroniques depuis l’an 2000 et depuis 2004 dans le traitement du psoriasis.

Ces traitements sont indiqués en cas de psoriasis en plaques modéré à sévère chez l’adulte en cas d’échec, d’intolérance ou de contre-indication à deux traitements  parmi : PUVAthérapie, acitrétine, méthotrexate et ciclosporine. Il s’agit des anti-TNF (infliximab, etanercept, adalimumab, certolizumab pegol), d’un anti Il12/IL 23 (ustekinumab), des anti IL 17 (secukinumab, ixekizumab, brodalumab) et des antiIL23p19 (guselkumab, risankizumab et tildrakizumab).

Depuis juin 2021, le positionnement de l’etanercept, l’adalimumab, l’infliximab et l’ustekinumab a été modifié, puisque la commission de transparence les considère comme traitements de 2e ligne après échec, contre-indication ou intolérance à un traitement systémique.

L’adalimumab a l’AMM dans le psoriasis de l’enfant à partir de 4 ans, l’etanercept, l’ustekinumab, le secukinumab et l’ixekizumab à partir de 6 ans.

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Les biothérapies nécessitent la réalisation d’un bilan préalable à leur mise en route à la recherche d’une éventuelle contre-indication : infection évolutive, cancer, insuffisance cardiaque …

Ce bilan comporte un interrogatoire portant sur les antécédents du patient, un examen clinique, un bilan biologique, la recherche d’un contact antérieur avec la tuberculose (test sanguin type Quantiferon® remboursé dans cette indication), et une imagerie pulmonaire. D’autres examens peuvent être réalisés en fonction de l’examen clinique et des antécédents du patient.

La mise à jour des vaccinations courantes et la vaccination contre le pneumocoque et la grippe saisonnière sont recommandées.  

En cas de contact antérieur avec la tuberculose un traitement antibiotique par rifampicine et isoniazide doit être mis en place au moins 3 semaines avant le début de la biothérapie et pour une durée de 3 mois.

Une surveillance médicale régulière est nécessaire sous biothérapie.

Ces traitements s’administrent par voie sous cutanée avec une fréquence variable en fonction des molécules (toutes les semaines pour l’etanercept, tous les 8 ou 15 jours pour l’adalimumab, tous les 15 jours pour le certolizumab pegol et le brodalumab, toutes les 4 semaines pour le secukinumab et l’ixekizumab, toutes les 8 semaines pour le guselkumab et tous les 12 semaines pour l’ustekinumab, le risankizumab et le tildrakizumab; en dehors de la phase d’attaque) ou par voie intraveineuse toutes les huit semaines pour l’infliximab.

Ces molécules nécessitent une prescription initiale hospitalière annuelle. Leur renouvellement peut être réalisé dans l’intervalle par un dermatologue libéral, sauf  pour l’etanercept, l’adalimumab et le certolizumab pegol qui ne nécessitent plus de renouvellement annuel hospitaliser.

Si une intervention chirurgicale doit être réalisée sous traitement, il conviendra de discuter les modalités de poursuite du traitement avec le dermatologue. Suivant le type d’intervention, la biothérapie pourra être interrompue 5 demi-vies auparavant. La reprise s’effectue après cicatrisation complète.

Les vaccins vivants (rougeole-oreillons-rubéole, fièvre jaune, varicelle-zona) sont contre indiqués au cours d’un traitement par biothérapie. Si une infection sévère survient en cours de traitement, celui-ci doit être interrompu jusqu’à guérison.

Le choix d’une biothérapie se fait au cas par cas en analysant les autres pathologies du patient (diabète, cirrhose, infection chronique, antécédent de cancer…), les contre-indications spécifiques à certaines biothérapies (ex : pathologie neurologique démyélinisante et anti TNF…), une autre pathologie inflammatoire chronique nécessitant une prise en charge (ex : maladie de Crohn, rhumatisme inflammatoire chronique, maladie de Verneuil….), le mode de vie du patient….

De nouvelles biothérapies sont en cours de développement ciblant l’IL 17 (bimekizumab, sonelokinab). Des biosimilaires, équivalent des génériques pour les biothérapies, sont disponibles pour l’infliximab, l’etanercept et l’adalimumab.

Auteur : Dr Anne-Claire FOUGEROUSSE – Dermatologue, praticien hospitalier

Hôpital Bégin Saint Mandé (94)

Article mis à jour le 11 février 2022